Varan malais - เหี้ย
Deuxième plus grand varan du monde.
Mis à jour le 29-06-2019 | Publié le 28-06-2019 - Lu 15 233 fois
Ordre : Squamata
Famille : Varanidae
Genre : Varanus
Nom binominal : Varanus salvator
Nom thai : เหี้ย - Hiya
Le Varan malais - Varanus salvator - est une espèce de sauriens parfois appelé « Varan à deux bandes ». En anglais, il est dénommé « Asian water monitor ».
La sous-espèce présente en Thaïlande est Varanus salvator macromaculatus - appelé Hia Dam - เหี้ย ดำ
Il peut atteindre exceptionnellement 3 mètres de long et peser jusqu’à 60 kg. Mais, la moyenne des individus mâles est souvent inférieure à 1,5 mètres et 20 kg. Il vient en deuxième position par la taille après le Dragon de komodo (Varanus komodoensis) qui approche fréquemment les 3 mètres. Sa taille est proche d'un autre varan : le Varan-crocodile (Varanus salvadorii).
Sa couleur varie du vert olive au noir, avec des tâches jaunes. Le cou de ce varan est très long avec un museau allongé. Les narines sont proches du bout du nez. La queue est aussi longue que le corps de l'animal. Les écailles sur le dessus de la tête sont relativement grandes, tandis que celles sur le dos sont plus petites et carénées. Son corps est très musclé et les pattes armées de fortes griffes qui lui permettent de monter aux arbres.
Ce sont des animaux « poïkilothermes » (à sang froid) c'est à dire dont la température corporelle varie avec celle de leur milieu.
Le varan malais est ovipare. Au début de la saison des pluies, la femelle pond une trentaine d’œufs dans de la terre humide ou dans des souches creuses. Les œufs sont abandonnés dès la ponte et à la naissance, les jeunes doivent assurer leur subsistance. Les prédateurs sont nombreux y compris leurs congénères adultes qui en sont friands. Les mâles sont deux fois plus gros que les femelles. La maturation du mâle survient lorsque l’individu mesure environ un mètre et la femelle environ 50 cm. La durée de vie du varan malais est d'une dizaine d'années dans la nature mais peut atteindre 20 ans en captivité.
C'est un animal semi-aquatique qu'on rencontre en forêt primaire, dans les mangroves et les marécages. Mais on pourra aussi le rencontrer près de zones habitées et même dans le centre de Bangkok, par exemple dans les klongs (canaux) ou même dans le parc Lumpini où a été tournée cette vidéo :
Ce sont d’excellents nageurs qui utilisent l’aileron surélevé de leur queue pour se diriger dans l’eau. Ils sont carnivores et consomment une grande variété de proies. Ils sont connus pour manger du poisson, des grenouilles, des rongeurs, des oiseaux, des crabes et des serpents. Comme le dragon de Komodo, le Varan malais mange souvent des charognes. Ils ont un sens aigu de l'odorat et peuvent sentir une carcasse de loin grâce à leur langue fourchue - comme les serpents - qui est capable de capter les odeurs.
C'est l'un des varans les plus répandus d'Asie. On le rencontre dans toute l'Asie méridionale : Inde, îles Andaman-et-Nicobar, Bangladesh, Sri Lanka, Myanmar, Thaïlande, Cambodge, Laos, Vietnam, Malaisie, Singapour et dans les provinces chinoises du Guangdong, du Hainan, du Guangxi, du Yunnan et à Hong Kong, ainsi que dans les îles indonésiennes de Sumatra, Java, Bali, Bornéo et Sulawesi.
Bien que sa morsure puisse être dangereuse, surtout à cause des nombreuses bactéries qui colonisent sa gueule, il n'est pas considéré comme dangereux pour l'homme d'autant qu'il est assez craintif et va plutôt chercher à s'échapper à l’approche de l'homme. Il utilise aussi sa queue comme un fouet s'il se sent agressé.
On pensait que les séquelles d'une morsure de varans étaient dues uniquement aux bactéries buccales, mais des études récentes ont montré que les glandes à venin sont probablement présentes dans la bouche de plusieurs, voire de toutes les espèces de varans. Le venin serait utilisé comme mécanisme de défense pour repousser les prédateurs, pour aider à la digestion des aliments, pour maintenir l'hygiène buccale et éventuellement aider à capturer et à tuer des proies.
Les varans malais sont principalement chassés pour leurs peaux utilisées dans des accessoires de mode tels que des chaussures, des ceintures et des sacs à main. Il est aussi capturé pour être vendu comme animal de compagnie.
En Thaïlande, le mot local pour désigner le varan malais - เหี้ย - (Hia) est un mot grossier et insultant qui désigne des mauvaises choses, ou des mauvaises personnes. On pense aussi que le mot porte malheur ! Ainsi vous n'entendrez jamais un thaïlandais utiliser ce nom mais plutôt « Toua Ngoen Toua Tong » - ตัวเงินตัวทอง - ce qui signifie littéralement « animal argent et or ».
L'origine grossière du nom thaïlandais เหี้ย - (Hia) qui désigne ce lézard, remonte à une époque où la population vivait dans des zones rurales proches de son habitat. Traditionnellement, les villageois thaïlandais vivaient dans des maisons à deux étages. Le premier étage était destiné à la vie, tandis que le rez-de-chaussée était conçu pour accueillir des animaux domestiques ou d'élevage comme les cochons, les poules ou les chiens. Les varans malais pénétraient au rez-de-chaussée des maisons et mangeaient ou mutilaient les animaux, d'où son autre nom de ตัวกินไก่ (Toua Kin Kai) littéralement « mangeur de poulet » ou น้องจระเข้ (Nong Djoraké) qui signifie « frère cadet du crocodile ».
Il est parfois confondu avec ตะกวด (Ta Kouad) qui est une autre espèce de varan, beaucoup plus petit, le varan du Bengale - Varanus bengalensis.
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